Continuité
On dit que f est continue en a si pour tout intervalle ouvert J contenant f(a) il existe un intervalle ouvert I de a tel que pour tout x ∈ I ∩ D on a f(x) ∈ J.
- Soit f une fonction constante de valeur c définie sur un intervalle I. Soit a ∈ I. Pour tout intervalle ouvert J contenant f(a) = c, pour tout x ∈ I on a f(x) = c ∈ J.
- Soit a ∈ R. Soit J un intervalle ouvert contenant id(a) = a. Pour tout x ∈ R on a l’équivalence id(x) ∈ J ⇔ x ∈ J.
- Soit a ∈ R∗+.
Soit J un intervalle ouvert contenant 1a.
Il existe (b, c) ∈ J2
tel que 0 < b < 1a
< c.
On a les équivalences pour tout x ∈ R : 1x ∈ ]b, a[ ⇔ 1b > x > 1c.
Donc l'intervalle ]1c ; 1b[ est un intervalle ouvert contenant a qui convient. Le raisonnement est analogue sur R∗−. - Soit a ∈ R∗+.
Soit J un intervalle ouvert
contenant √a dans R+.
On note J = ]b, c[.
Pour tout x ∈ R+
on a les équivalences
√x ∈ J
⇔ b < √x < c
⇔ b2 < x < c2.
De même, pour tout intervalle J ouvert et contenant 0, il existe (b, c) ∈ J2 tel que b < 0 < c et on a les équivalences pour tout x ∈ R+, b < √x < c ⇔ x < c2.
De même, il existe un intervalle ouvert I1 contenant a tel que pour tout x ∈ I1 ∩ I, on ait |f(x) − f(a)| < ε / 2|g(a)| + 1, et un intervalle ouvert I2 contenant a tel que pour tout x ∈ I2 ∩ I, on ait |g(x) − g(a)| < ε / 2|f(a)| + 1. Alors pour tout x ∈ I ∩ I1 ∩ I2 on trouve |f(x) × g(x) − f(a) × g(a)| ≤ |f(x)| × |g(x) − g(a)| + |f(x) − f(a)| × |g(a)| < ε.
Par récurrence, on obtient alors que toutes les fonctions puissances puis que toutes les fonctions polynômes sont continues sur R.
On en déduit notamment que l’inverse d’une fonction continue (et qui ne s’annule pas) est continue, puis que tout quotient de fonctions continues est continu sur son domaine de définition.
- Théorème des valeurs intermédiaires (TVI)
- Soit (a, b) ∈ R2 tel que a < b. Soit f une fonction réelle continue sur [a, b].
Pour tout réel k compris entre f(a) et f(b), il existe c ∈ [a, b] tel que f(c) = k.
- Si f(c) < k alors c < b et par continuité de f on a f(x) < k pour tout x sur un intervalle à droite de c, ce qui contredit le fait que c soit un majorant de l’ensemble A.
- Si f(c) > k alors c > a et par continuité de f on a f(x) > k pour tout x sur un intervalle à gauche de c, donc il existerait d’autres majorants de A strictement inférieurs à c.
- Théorème des bornes
- Toute fonction réelle continue sur un segment est bornée et atteint ses bornes.
On note A = {x ∈ [a, b] : f est bornée sur [a, x]}. Cet ensemble contient a donc il est non vide et il est majoré par b. On peut donc noter c = sup(A).
La fonction f étant continue en c, elle est bornée sur un intervalle ouvert contenant c. Or elle est bornée à gauche de cet intervalle donc elle est bornée sur [a, c].
Supposons c < b. Comme la fonction est bornée au voisinage de c, il existe d ∈ ]c, b[ tel que la fonction est bornée aussi sur [c, d]. Donc la fonction est bornée sur [a, d], ce qui est contradictoire avec la définition de c.
On obtient donc c = b donc la fonction est bornée sur [a, b].
On pose alors pour tout x ∈ [a, b], g(x) = sup({f(t), t ∈ [a, x]}) et pour tout x < a, g(x) = f(a). En particulier, on trouve g(b) = sup(f).
La fonction g est croissante et on pose s = inf({x ∈ [a, b] : g(x) = g(b)}.
Supposons f(s) < g(b). Il existe m ∈ ]f(s), g(b)[ et par continuité la fonction f est majorée par m sur un intervalle [s − ε, s + ε] et par g(s − ε) à gauche de cet intervalle, donc g(s + ε) < g(b), ce qui est contradictoire avec la définition de s.
Finalement, on trouve f(s) = sup(f) et on applique la propriété à −f pour démontrer que la borne intérieure est atteinte également.
Prolongement par continuité
Autrement dit, la fonction f1 est un prolongement de f si et seulement si f est une restriction de f1.
Nombre dérivé
Le taux d’accroissement (ou taux de variation) de f entre deux réels a et b distincts dans I est le quotient (f(b) − f(a))(b − a), correspondant au coefficient directeur de la corde sur la courbe de f entre les points d’abscisse a et b.
Le nombre dérivé (resp. à gauche, resp. à droite) de f en a est la limite, si elle existe, du taux d’accroissement (f(a+h) − f(a))h lorsque h tend vers 0 (resp. par valeurs inférieures, resp. par valeurs supérieures). On le note alors f′(a) ou Df(a) (resp. f′g(a), resp. f′d(a)) et on dit dans ce cas que la fonction f est dérivable (resp. à gauche, resp. à droite) en a.
La tangente à la courbe de f au point d’abscisse a est alors la droite d’équation y = f′(a) × (x − a) + f(a).
- Toute fonction constante sur un intervalle non dégénéré est dérivable en tout point de cet intervalle de nombre dérivé 0.
- La fonction identité est dérivable en tout réel de nombre dérivé 1.
- La fonction racine carrée est dérivable en tout réel strictement positif a de nombre dérivé 12√a.
- Les taux d’accroissement d’une fonction constante sont nuls.
- Les taux d’accroissement de la fonction identité sont tous égaux à 1.
- Pour tout a ∈ R∗+, pour tout h ∈ ]−a, a[ on calcule (√(a + h) − √a)h = (√(a + h) − √a)(√a + h) + √a)(h(√(a + h) + √a)) = 1(√(a + h) + √a) donc par continuité de la fonction racine carrée on obtient la limite voulue.
Donc la fonction f est bien continue en a.
Pour tout λ ∈ R, la fonction λu + v est dérivable en a et on a (λu + v)′(a) = λu′(a) + v′(a).
De même, la fonction u × v est dérivable en a et on a (u × v)′(a) = u′(a)v(a) + u(a)v′(a).
Si en outre on a v(a) ≠ 0 alors la fonction v ne s’annule pas au intervalle ouvert de a et la fonction 1v est dérivable en a avec (1v)′(a) = −v′(a)(v(a))2.
Avec la même hypothèse, le quotient uv est dérivable en a avec (uv)′(a) = u′(a)v(a) − u(a)v′(a)(v(a))2.
Pour tout h ∈ R∗ tel que a + h ∈ I, on a ((λu + v)(a+h) − (λu + v)(a))h = λ(u(a+h) − u(a))h + (v(a+h) − v(a))h.
Donc on trouve limh→0 ((λu + v)(a+h) − (λu + v)(a))h = λu′(a) + v′(a).
De même, pour tout h ∈ R∗ tel que a + h ∈ I, on a ((u × v)(a+h) − (u × v)(a))h = ((u(a+h) − u(a)) × v(a+h) + u(a) × (v(a + h) − v(a)))h = (u(a+h) − u(a)))h × v(a+h) + u(a) × (v(a + h) − v(a))h.
Donc on trouve limh→0 ((u × v)(a+h) − (u × v)(a))h = u′(a) v(a) + u(a) v′(a) par continuité de u et de v en a.
Si on rajoute l’hypothèse v(a) ≠ 0, alors par continuité de v en a on trouve bien que la fonction v ne s’annule pas au intervalle ouvert de a et on calcule pour tout h ∈ R∗ tel que a + h soit dans ce intervalle ouvert, (1v(a + h) − 1v(a))h = (v(a) − v(a + h))(v(a) v(a + h) × 1h = −(v(a + h) − v(a))h × 1(v(a) v(a + h).
Donc on trouve limh→0 (1v(a + h) − 1v(a))h = −v′(a)(v(a))2.
Le calcul pour le quotient s’obtient en dérivant le produit u × 1v.
Pour n = 1, la fonction f : x ↦ x vérifie bien pour tout x ∈ R, f′(x) = 1 = 1x0.
Soit n ∈ N∗ tel que la formule soit vraie au rang n. Alors en posant u : x ↦ xn et v : x ↦ x on trouve pour tout x ∈ R, (u × v)(x) = xn+1 et (u × v)′(x) = nxn−1 x + xn × 1 = (n + 1)xn.
- Dérivée d’une composée
- Soit u une fonction définie sur I à valeurs dans J et soit g une fonction réelle définie sur J telles que u soit dérivable en un réel a ∈ I et g soit dérivable en b = u(a) ∈ J.
Alors la fonction composée g ◦ u : x ↦ g(u(x)) est dérivable en a et on a (g ◦ u)′(a) = u′(a) × g′(u(a)).
Donc on trouve limh→0 (g(u(a + h)) − g(u(a)))h = u′(a) × g′(u(a)).
- Dérivée de la réciproque
- Soit f une fonction bijective de I vers J et dérivable en un point a ∈ I avec f′(a) ≠ 0, telle que sa réciproque f−1 soit continue en f(a). Alors la réciproque est dérivable en b = f(a) et on a (f−1)′(b) = 1f′(a)
On en déduit f(a + k) = f(a) + h puis (f−1(b + h) − f−1(b))h = k(f(a + k) − f(a)).
Donc on trouve limh→0 (f−1(b + h) − f−1(b))h = 1f′(a).
Variations
On dit que f admet un extremum local en a si elle y admet un maximum local ou un minimum local.
- Condition nécessaire pour un extremum local
- Soit f une fonction réelle définie sur un intervalle I. Si f admet un extremum local en un point a à l’intérieur de I (c’est-à-dire en dehors des bornes) et si f est dérivable en a alors on a f′(a) = 0.
- La fonction identité sur l’intervalle [1; 2] est dérivable sur [1; 2] avec un minimum en 1 et un maximum en 2 mais sa dérivée ne s’annule ni en 1 ni en 2.
- La fonction cube est dérivable de nombre dérivé nul en 0 et pourtant elle n’admet pas d’extremum local en 0.
- Théorème de Rolle
- Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ telle que f(a) = f(b).
Alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que f′(c) = 0.
En particulier, on a f(c) ≤ f(a) ≤ f(c′). On distingue alors trois cas.
- Si f(c) < f(a) alors c ∈ ]a, b[ et d’après l’annulation de la dérivée en un extremum local, on trouve f′(c) = 0.
- De même, si f(c′) > f(a) alors c′ ∈ ]a, b[ donc f′(c′) = 0.
- Enfin, si f(c) = f(a) = f(c′) alors la fonction f est constante donc de dérivée nulle sur l’intervalle ]a, b[.
- Théorème des accroissements finis
- Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
Alors il existe c ∈ ]a, b[ tel que f′(c) = (f(b) − f(a))(b − a).
On pose pour tout x ∈ [a, b], g(x) = f(x) − (f(b) − f(a))(b − a) x.
La fonction g est continue sur [a, b]
et dérivable sur ]a, b[
avec g(a) = b − a) × f(a) − (f(b) − f(a)) × ab − a)
= b f(a) − a f(b)b − a)
et g(b) = ((b − a) × f(b) − (f(b) − f(a)) × b)(b − a)
= (b f(a) − a f(b))(b − a).
Par conséquent, d’après le théorème de Rolle il existe c ∈ ]a, b[ tel que g′(c) = 0.
Or g′(c) = f′(c) − (f(b) − f(a))(b − a) donc on trouve f′(c) = (f(b) − f(a))(b − a).
- Inégalité des accroissements finis
- Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[.
S’il existe (m, M) ∈ R2 tel que pour tout x ∈ ]a, b[ on a m ≤ f′(x) ≤ M alors on obtient m(b − a) ≤ f(b) − f(a) ≤ M(b − a).
Si la dérivée est (strictement) positive alors la fonction est (strictement) croissante.
Si la dérivée est (strictement) négative alors la fonction est (strictement) décroissante.
Si la dérivée est nulle alors la fonction est constante.