Énoncés
- Inégalité de Markov
- Soit X une variable aléatoire réelle à valeurs positives admettant une espérance.
Pour tout réel a > 0 on a P(X ≥ a) ≤ (E(X))(a).
L’inégalité Y ≤ X implique l’inégalité E(Y) ≤ E(X), or E(Y) = a P(X ≥ a), d’où l’inégalité annoncée.
- Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
- Soit X une variable aléatoire réelle admettant une variance.
Pour tout réel ε > 0 on a P(|X − E(X)| ≥ ε) ≤ (V(X))(ε2).
Pour tout réel ε > 0, on a P(|X − E(X)| ≥ ε) = P(Z ≥ ε2) ≤ (E(Z))(ε2) avec E(Z) = V(X).
Applications
- Loi faible des grands nombres
- Soit (Xn) une suite de variables aléatoires réelles indépendantes et de même loi, admettant une variance.
En notant μ leur espérance commune, et en notant ¯(X)n la moyenne empirique des n premières variables, pour tout réel ε > 0 on a limn→+∞ P(|¯(X)n − μ| ≥ ε) = 0.
Un intervalle de confiance au niveau 1 − α pour θ s’écrit [A, B] où A et B sont deux variables aléatoires réelles telles que P(A ≤ θ ≤ B) ≥ 1 − α.
L’intervalle [¯(X)n − √((V)(na)), ¯(X)n + √((V)(na))], est un intervalle de confiance pour μ au niveau 1 − a.
En particulier, si les variables Xn sont de Bernoulli de paramètre p, alors on a V ≤ (1)(4) donc l’intervalle donné dans la propriété est de largeur (1)(√(na)). Cela assure que pour un échantillon de 1000 personnes, la proportion de réponses positives à une question fermée permet d’évaluer la proportion positives dans la population totale avec une incertitude de 5 points de pourcentage, au niveau de confiance de 90 %.
Si la taille de l’échantillon est fixée, on ne peut faire baisser l’incertitude autour de la mesure qu’en augmentant le risque d’erreur. Inversément, pour réduire le risque d’erreur, il faut accepter une plus grande incertitude, ou augmenter fortement la taille de l’échantillon.