Covariance et corrélation
Soit
X et
Y deux
variables aléatoires admettant une
espérance. On appelle
covariance de
X et
Y
l’espérance du produit
(X − E(X))(Y − E(Y)) si elle existe, et dans ce cas on note
Cov(X, Y)
= E((X − E(X))(Y − E(Y))).
En particulier, on trouve Cov(X, X) = V(X).
Soient X et Y
deux variables aléatoires admettant une espérance.
Elles admettent une covariance si et seulement si leur produit admet une espérance et dans ce cas,
Cov(X, Y) = E(XY)
− E(X) E(Y).
On a
(X − E(X))(Y − E(Y))
= XY − E(Y)X
− E(X)Y + E(X) E(Y).
Or les trois derniers termes admettent une espérance par
linéarité,
donc l’existence de la covariance est équivalente à l’existence de l’espérance du produit. En outre, on calcule
E(XY − E(Y)X
− E(X)Y + E(X) E(Y))
= E(XY) − 2 E(X) E(Y)
+ E(X) E(Y).
La covariance est bilinéaire et symétrique :
si X, Y
et Z sont trois variables aléatoires réelles
telles que Cov(X, Y)
et Cov(X, Z) existent,
alors Cov(X, Y)
= Cov(Y, X)
et pour tout λ ∈ R,
Cov(X, λY + Z)
= λ Cov(X, Y)
+ Cov(X, Z).
Soient
X et
Y
deux variables aléatoires réelles.
Si chacune admet une
variance, alors elles admettent une covariance
et leur somme admet aussi une variance
avec
V(X + Y)
= V(X) + V(Y)
+ 2 Cov(X, Y).
On a |XY| ≤ (1)/(2)(X2 + Y2) donc le produit XY admet une espérance et on trouve
V(X + Y)
= E((X + Y)2) − (E(X + Y))2
= E(X2 + 2XY + Y2)
− (E(X) + E(Y))2
= E(X2) + 2E(XY) + E(Y2)
− (E(X))2 − 2 E(X) E(Y)
− (E(Y))2
= V(X) + V(Y)
+ 2 Cov(X, Y).
Soient X et Y deux variables aléatoires réelles admettant une variance non nulle. On a l’inégalité |Cov(X, Y)| ≤ √(V(X) V(Y)), avec égalité si et seulement s’il existe
(λ, c) ∈ R∗ × R
tel que P(Y = λX + c) = 1.
On pose pour tout
λ ∈ R,
f(λ)
= V(Y − λX)
= V(Y) − 2λ Cov(X, Y) + λ2 V(X).
Cette fonction du second degré est toujours positive donc son
discriminant est négatif :
4 Cov(X, Y)2
− 4 V(X) V(Y) ≤ 0,
d’où l’inégalité annoncée.
Le cas d’égalité correspond à un discriminant nul, c’est-à-dire à l’existence d’une racine
λ, pour laquelle la variance
f(λ) est nulle, autrement dit la combinaison linéaire est égale à son espérance
c = E(Y − λX) avec une probabilité 1.
Soit X et Y deux variables aléatoires admettant une variance non nulle.
Leur coefficient de corrélation est le réel
Cor(X, Y) = (Cov(X, Y))/(√(V(X) V(Y))).
Le coefficient de corrélation est toujours compris dans l’intervalle [−1 ; 1].
Il ne vaut 1 en valeur absolue que si l’une des variables est en relation affine avec l’autre avec une probabilité 1. Dans ce cas, le signe du coefficient de corrélation est aussi le signe du coefficient linéaire.
- Invariance d’échelle
- Soit X et Y deux variables aléatoires admettant une variance non nulle. Pour tout (a, b) ∈ (R+∗)2,
Cor(aX, bY)
= Cor(X, Y)
Indépendance
Soit
(X1, … , Xn) une famille de variables aléatoires réelles.
Ces variables aléatoires sont dites
mutuellement indépendantes
si pour toute famille
(I1, … , In) d’
intervalles non dégénéres,
P(X1 ∈ I1,
… , Xn ∈ In)
= P(X1 ∈ I1) ×
⋯ × P(Xn ∈ In).
- Lemme des coalitions
- Soit (X1, … , Xn) une famille de variables aléatoires réelles
mutuellement indépendantes et k ∈ ⟦1 ; n − 1⟧. Si Y est une variable aléatoire
fonction de
X1, … , Xk, alors les variables
Y, Xk+1, … , Xn sont mutuellement indépendantes.
Deux variables aléatoires indépendantes et admettant une espérance, admettent une covariance nulle.
Soit (X1, … , Xn)
une famille de variables aléatoires réelles mutuellement indépendantes.
Si ces variables admettent toutes une espérance alors leur produit aussi
et E(X1 × ⋯ × Xn) = E(X1) × ⋯ × E(Xn).
Si ces variables admettent toutes une variance alors leur somme aussi
et V(X1 + ⋯ + Xn) = V(X1) + ⋯ + V(Xn).
Ces résultats ne nécessitent pas que toutes les variables de la famille suivent la même loi, mais on obtient des résultats particuliers lorsque c’est le cas.
Un échantillon est une famille de variables aléatoires mutuellement indépendantes et de même loi.
Soit (X1, … , Xn) un échantillon de variables aléatoires admettant une espérance μ.
La moyenne empirique ¯(X)
= (1)/(n)
∑i=1n
Xi
est d’espérance E(¯(X)) = μ.
Si les variables de l’échantillon admettent une variance σ2 alors V(¯(X)) = (σ2)/(n).