La notion de développement limité généralise l'approximation affine pour les fonctions dérivables. En effet, une fonction f est dérivable en un réel a de son domaine de définition si et seulement si elle admet un développement limité à l'ordre 1 et dans ce cas ce développement s'écrit f(x) = f(a) + f′(a) × (x − a) + ox→a (x − a).
En particulier, on peut obtenir le développement limité à l'ordre 3 en 0 avec la fonction racine carrée par √1 + x = (1 + x)1/2 = 1 + 12 x + (12 × −12) x22 + (12 × −12 × −32) x36 + ox→0 (x3).
En pratique, il suffit souvent d'exploiter les développements limités d'ordre inférieur à 5.
On peut additionner et multiplier des développements limités entre eux, avec les règles opératoires suivantes :
pour tout (p, q) ∈ N2,
xp × ox→0
(xq)
= ox→0
(xp + q),
ox→0 (xp) × ox→0
(xq)
= ox→0
(xp + q)
et si p ≤ q,
ox→0 (xp)
+ ox→0
(xq)
= ox→0
(xp).
On peut aussi diviser un développement limité par une puissance, auquel cas on divise tous les termes de la partie régulière mais aussi la puissance dans le petit « o ».
On ne soustrait pas des termes en petit « o » : pour tout λ ∈ R∗, λ × ox→0 (xp) = ox→0 (xp), même lorsque le coefficient λ est négatif.
Pour déterminer le développement limité d’une fonction f en un réel a ≠ 0, on calcule f(a + h) en fonction de la variable h et on cherche un éventuel développement limité de l’expression obtenue lorsque h tend vers 0. Puis on remplace h par x − a.
Si f est une fonction réelle admettant un développement limité au voisinage d'un réel a et si g est une fonction réelle admettant un développement limité au voisinage du réel b = f(a) alors (g ∘ f) admet un développement limité au voisinage de a obtenu en remplaçant la variable de g par l'expression du développement limité de f et en éliminant tous les termes de degré supérieur à celui du petit « o » le plus bas.
Si une fonction f est dérivable en un réel a et si sa dérivée admet un développement limité à l'ordre n ∈ N en a f′(x) = ∑k=0n akxk + ox→0 (xn) alors f admet un développement limité à l'ordre (n + 1) en a sous la forme f(x) = f(a) + ∑k=0n ak xk+1(k+1) + ox→0 (xn+1).
Cette propriété permet de démontrer la formule de Taylor-Young pour toute fonction f qui soit n fois dérivable en un réel a : f(x) = ∑k=0n (x − a)kk! f(k)(a) + ox→a ((x − a)n).