Problèmes
Problème :
Courbe de Lorenz pour une variable exponentielle
Variable aléatoire
Soit λ ∈ R∗+.
- Rappeler la fonction de densité f et la fonction de répartition Fd'une variable aléatoire suivant une loi exponentielle de paramètre λ.
- Calculer l’espérance de cette variable.
Analyse de fonction
- Montrer que la fonction de répartition F
est bijective de R+ sur [0 ; 1[
et que sa réciproque s'écrit pour tout x ∈ [0 ; 1[,
F−1(x)
= −1/λ ln(1 − x).
- Pour tout x ∈ R+,
calculer Q(x)
= λ
∫0x
t f(t) dt.
- Montrer que la composée h = Q ∘ F−1 vérifie pour tout x ∈ [0 ; 1[,
h(x) = x + (1 − x) × ln(1 − x).
- Calculer la dérivée de h et en déduire les variations de h.
- Montrer que la dérivée de h est croissante.
- Montrer que la fonction h est prolongeable par continuité en 1.
Le prolongement par continuité est-il dérivable en 1 ?
- Tracer l'allure de la courbe représentative de h, appelée courbe de Lorenz.
- Donner le développement limité à l'ordre 2 de la fonction h en 0.
- Calculer le coefficient de Gini de la loi exponentielle, c'est-à-dire 1 − 2 × ∫01
h(t) dt.
Principe de Pareto
La courbe de Lorenz permet de représenter la poids des faibles valeurs par rapport au poids total des valeurs. Selon le principe de Pareto, 20 % des valeurs concentrent 80 % du poids total. Ce n'est pas le cas ici et on essaie d'évaluer le point d'intersection de la courbe de Lorenz avec la droite d'équation y = 1 − x.
- Tracer cette droite sur le graphique précédent.
- Justifier qu'il n'y a qu'un seul point d'intersection entre la droite et la courbe.
- Montrer que l'ordonnée de ce point d'intersection satisfait l'équation
1 + y ln(y) = 2y.
- On pose pour tout t ∈ ]0 ; 1]
φ(t)
= (1 + t ln(t))/2.
Montrer que le réel y de la question précédente est un point fixe de φ.
- Dresser le tableau de variations de φ
en précisant ses limites et valeurs extrêmes.
Expliciter l'intervalle image de φ, que l'on notera I.
- Montrer que l'intervalle I est stable par f
et que pour tout t ∈ I
on a |φ′(t)|
≤ 1/2.
- On définit une suite par récurrence en posant u0 = 1/2
et pour tout n ∈ N,
un+1
= φ(un).
Justifier que la suite u est bien définie à valeurs dans I
et que pour tout n ∈ N
on a
|un+1 − y|
≤ 1/2)|un − y|.
- En déduire que pour tout n ∈ N
on a
|un − y|
≤ (1/2)n+1.
- Justifier que u converge vers y.
- Sachant que ln(2) vaut 0,7 à 0,01 près, calculer une valeur approchée de u1.
Problème : Entropie
Ecricome 2008
On définit pour tout u ∈ R+∗,
h(u) = u ln(u)
et pour tout u ∈ R−,
h(u) = 0.
Étude de fonction
- Montrer que la fonction h est continue sur R+.
- Justifier que pour tout u > 0 on a
h(u) ≥ u − 1
avec égalité si et seulement si u = 1.
- Représenter la courbe de la fonction h
ainsi que sa tangente au point d’abscisse 1.
Entropie d’une variable aléatoire à support fini
Si X est une variable aléatoire discrète à valeurs dans X(Ω) = {x1, … , xn}
avec pour tout i ∈ ⟦1, n⟧,
pi = P(X = xi),
alors l’entropie de X est définie par
H(X)
= − ∑i=1n
h(pi)
= − ∑i=1n
pi ln(pi).
On remarquera que cette définition ne dépend que des probabilités
et pas des valeurs de la variable aléatoire X.
On remarquera aussi que le mot « entropie » ne commence pas par la lettre « H », mais certains y voient la lettre grecque majuscule êta. Cela n’est pas tellement plus satisfaisant vu que le mot grec « Εντροπία » commence en fait par la lettre epsilon et non pas par êta.
- Si X suit une loi de Bernoulli de paramètre p ∈ ]0 ; 1[, rappeler l’ensemble des valeurs
X(Ω) et les probabilités associées
puis calculer son entropie.
- Justifier que la fonction
φ : t ↦ −t ln(t)
+ (t − 1)
(t + ln(1 − t))
est deux fois dérivable sur ]0 ; 1[
et calculer sa dérivée et sa dérivée seconde.
Préciser aussi φ′(1/2)
et en déduire le tableau de variations de φ
avec ses limites.
- En déduire que l’entropie d’une variable de Bernoulli est supérieure
à sa variance.
- Si X suit la loi uniforme sur ⟦1, n⟧, calculer son entropie et comparer sa valeur avec celle de sa variance.
- Montrer, en utilisant l’inégalité obtenue dans la première partie, que pour toute variable aléatoire discrète avec n valeurs, on trouve H(X) ≤ ln(n)
avec une inégalité stricte si X n’est pas uniforme.
Entropie d’une variable aléatoire à valeurs entières
Pour toute variable aléatoire discrète X à valeurs dans X(Ω) = N∗,
en notant pour tout k ≥ 1,
pk = P(X = k),
on dit que X admet une entropie si la série de terme général h(pk) converge, et dans ce cas
son entropie est définie par
H(X)
= − ∑k=1+∞
h(pk)
= − ∑k=1+∞
pk ln(pk).
- Soit X une variable aléatoire suivant une loi géométrique de paramètre p ∈ ]0, 1[. Rappeler l’expression des probabilités associées et la valeur de l’espérance E(X),
puis montrer que X admet une entropie et calculer sa valeur.
Préciser aussi les variations et limites de cette entropie lorsque p varie dans ]0, 1[.
- Soit Y une variable aléatoire à valeurs dans N∗, de même espérance que X.
Pour tout k ∈ N∗
on note qk = P(Y = k).
Montrer que la série de terme général qk ln(pk) converge avec
H(X) = −∑k=1+∞ qk ln(pk).
- En déduire que H(Y) ≤ H(X),
avec égalité si et seulement si Y suit la même loi que X.
On montre ainsi que parmi les variables aléatoires discrètes à valeurs entières, admettant une entropie et d’espérance fixée, la loi géométrique maximise l’entropie.
Problème : Une pièce en biais
On considère deux pièces, l’une équilibrée, l’autre biaisée avec une probabilité
p ∈ ]0 ; 1[ d’obtenir « pile », sans qu’on puisse les distinguer visuellement.
On lance une première pièce au hasard et à la suite de chaque lancer, on change de pièce si on a obtenu « face » et on garde la même si on a obtenu « pile ».
Pour tout
n ∈ N∗, on note
An le fait de lancer la pièce équilibrée lors du
n-ième lancer et
Bn le fait d’obtenir « pile »
au
n-ième lancer,
puis on note
Xn
= [
[
P(Ak ∩ Bk)]
[
P(Ak ∩ ‾Bk)]
[
P(‾Ak ∩ Bk)]
[
P(‾Ak ∩ ‾Bk)]
].
- Expliciter le vecteur X1.
- Déterminer une matrice M ∈ ℳ4(R) telle que pour tout n ∈ N∗ on ait
Xn+1
= MXn.
- Montrer que la matrice M est diagonalisable et déterminer une matrice diagonale D ∈ ℳ4(R) et une matrice inversible
Q ∈ 𝒢ℒ4(R)
telles que M = QDQ−1.
- En déduire une expression de Xn
pour tout n ∈ N∗.
- Pour tout n ∈ N∗,
on note Yn
= 1/n)
∑i=1n
1Bk
le nombre de fois où l’obtient « pile »
sur les n premiers lancers.
Montrer que E(Yn)
= 1/n)
[
[
1 ;
0 ;
1 ;
0]
]
Q (∑k=0n−1 Dk)
Q−1 X1.
- Montrer que les coefficients de
1/n)
∑k=0n−1 Dk convergent lorsque n tend vers +∞ et préciser leur limite.
- En déduire que (E(Yn))
converge et préciser sa limite.
Problème :
Maximum et minimum de variables exponentielles
Soit
λ ∈ R+∗
et
n ∈ N∗.
On considère des variables aléatoires indépendantes
et de même
loi exponentielle
X1, … , Xn
↝ ℰ(λ)
puis on note
Ln
= min(X1, … , Xn)
et
Mn
= max(X1, … , Xn).
- Montrer que Ln est aussi
une variable aléatoire exponentielle et préciser son paramètre.
- Déterminer la fonction de répartition de Mn
et montrer que sa fonction de densité s’écrit
f : x ↦ nλ
e−λx
(1 − e−λx)n−1.
- Déterminer les variations de f
et montrer en particulier qu’elle admet un maximum en un réel
xn à préciser.
- Montrer que Mn admet une espérance
et vérifier qu’elle peut s’écrire
E(Mn)
= 1/λ)
∫01
1 − un/1 − u) du.
On pourra utiliser le changement de variable
u = 1 − e−λx
et une intégration par parties.
En déduire E(Mn)
= 1/λ)
∑k=1n
1/k).
- Montrer que Mn
admet un moment d’ordre 2 avec
E(Mn2)
= 2/λ2)
∑k=0n−1
∫01
uk ln(1 − u) du.
En déduire E(Mn2)
= 2/λ2)
∑k=1n
∑j=1k
1/jk)
puis V(Mn)
= 1/λ2)
∑k=1n
1/k2).
Problème :
Matrices aléatoiresD’après ENS 2008
On considère dans tout l'exercice quatre variables aléatoires notées (X1, X2, X3, X4), indépendantes et suivant une même loi de Bernoulli, à valeurs dans {0 ; 1},
de paramètre p ∈ ]0 ; 1[.
On note alors M =
[
[
X1 ;
X2]
[
X3 ;
X4]
]
la matrice (aléatoire) obtenue.
- Préciser le nombre de valeurs possibles pour la matrice M.
- Déterminer la probabilité pour que M
=
[
[
1 ;
1]
[
0 ;
1]
].
- Montrer que la matrice M est inversible
si et seulement si X1X4 = 0 et X2X3 = 1 ou si X1X4 = 1 et X2X3 = 0.
- En déduire que la probabilité que la matrice M soit inversible s'écrit q = 2p2(1 − p2).
- Déterminer la valeur de p qui maximise la probabilité précédente.
- Montrer de même que la probabilité que M soit diagonalisable s’écrit 1 − 2p + 6p2
− 8p3 + 4p4.
- Montrer que la probabilité précédente est minimale pour p = 1/2.
Problème :
Urne d’Ehrenfest
Initialisation
On définit pour tout entier n ≥ 1
la matrice An ∈ ℳn+1(R) s’écrivant
An
=
[
[
0 ;
1 ;
0 ;
⋯ ;
⋯ ;
0]
[
n ;
0 ;
2 ;
⋱ ;
;
⋮]
[
0 ;
n−1 ;
0 ;
⋱ ;
⋱ ;
⋮]
[
⋮ ;
⋱ ;
⋱ ;
⋱ ;
⋱ ;
0]
[
⋮ ;
;
⋱ ;
⋱ ;
0 ;
n]
[
0 ;
⋯ ;
⋯ ;
0 ;
1 ;
0]
]
.
- Exprimer la matrice A2 ∈ ℳ3(R) puis rechercher ses valeurs propres et espaces propres.
Cette matrice est-elle diagonalisable ?
- Exprimer les puissances de A2.
- Justifier que la transposée de A2 est diagonalisable et préciser ses valeurs propres et espaces propres.
Fonctions hyperboliques
On définit les fonctions
ch et sh pour tout x ∈ R par
ch(x) = ex + e−x/2) et
sh(x) = ex − e−x/2).
- Justifier que ces deux fonctions sont dérivables et que pour tout x ∈ R :
- exp(x) = ch(x) + sh(x)
- ch2(x) − sh2(x) = 1
- ch′(x) = sh(x)
- sh′(x) = ch(x).
- Pour tout j ∈ ⟦0 ; n⟧,
exprimer la dérivée fj′
en fonction des vecteurs de la base ℬ.
- Montrer que l’application D : f ↦ f′ définit un endomorphisme de F
et donner sa matrice représentative dans la base ℬ.
- Soit λ ∈ R. Quelles sont les applications f dérivables sur R vérifiant
f′ = λf ? (On pourra calculer dans ce cas la dérivée de x ↦ exp(−λx) f(x).)
- Montrer que les valeurs propres de D
sont les entiers de l’ensemble
{±n, ±(n − 2), … ,
±(n − 2p)}
où p = ⌊n/2⌋ (partie entière de n/2)
et qu’un vecteur propre associé à la valeur propre de ε(n − 2k) pour k ∈ ⟦0 ; p⟧ et ε ∈ {−1 ; 1}
est l’application eε(n−2k).
- La matrice An est-elle diagonalisable ?
- Montrer que la transposée de la matrice ligne 1/2n)(1, (1 parmi n), (2 parmi n), … , (n−1 parmi n), 1)
est l’unique vecteur propre de An pour la valeur propre n
et dont la somme des coefficients vaut 1.
Problème :
Le questionnaire aveugle
Un sondeur souhaite évaluer la consommation de drogue
dans un campus universitaire.
Afin que les étudiants puissent répondre en toute sincérité
sans que leur réponse ne leur soit préjudiciable,
le sondeur a préparé une série d’enveloppes indiscernables.
Certaines enveloppes contiennent l’affirmation
« Vous avez déjà consommé de la drogue »
tandis que les autres contiennent sa négation
« Vous n’avez jamais consommé de drogue ».
Chaque étudiant répondant à l’enquête tire donc une enveloppe au hasard,
dit au sondeur si la phrase est vraie,
puis remet l’enveloppe dans la série
sans que le sondeur ne puisse l’identifier.
On notera p
la proportion de personnes ayant déjà consommé de la drogue
et q
la proportion d’enveloppes avec la phrase affirmative.
Pour chaque étudiant interrogé,
noté i ∈ ⟦1, n⟧, on notera
Di
le fait que l’étudiant ait effectivement consommé de la drogue,
Ai
le fait qu’il ait pris une enveloppe avec la phrase affirmative,
et Vi
le fait qu’il dise que la phrase est vraie.
Probabilités
- Soit i ∈ ⟦1, n⟧.
Exprimer Vi
en fonction de Di
et Ai.
En déduire une expression
de P(Vi)
en fonction de p et q.
- On note X le nombre de sondés qui répondent
que la phrase est vraie. Quelle est la loi de X ?
Préciser son espérance et sa variance.
- On suppose que p ∈ ]0 ; 1[.
Justifier que P(Vi) > 0
puis calculer PVi(Di)
en fonction de p et q.
Cette probabilité conditionnelle peut-elle valoir 0 ou 1 ?
- Le réel q étant fixé, déterminer l’ensemble des valeurs de la fonction
t ↦ q/qt + (1 − q)(1 − t))
lorsque t ∈ ]0 ; 1[.
- En déduire l’ensemble des valeurs de q ∈ [0 ; 1]
pour lesquelles pour tout p ∈ ]0 ; 1[ on a
PVi(Di)
≤ 2 P(Di).
- Pour quelles valeurs de q ∈ [0 ; 1]
a-t-on aussi pour tout p ∈ ]0 ; 1[,
P¯(Vi)(Di)
≤ 2 P(Di).
Estimateur
On suppose désormais que q ≠ 1/2. Le sondeur propose d’estimer p à l’aide de
Zn = n(q − 1) + X/n(2q − 1)).
- Calculer E(Zn). Montrer que lorsque n tend vers +∞,
Zn converge en probabilité vers une limite à préciser.
- Calculer la variance
de Zn.
- Montrer que lorsque n tend vers +∞, le produit √(n)(Zn − p) converge en loi et préciser la loi limite.
- Le sondeur souhaite choisir q
pour que la variance de Zn
soit aussi petite que possible dans le pire des cas,
la vraie valeur de p étant inconnue a priori.
Déterminer les variations et limites de
v : p ↦ V(Zn) avec p ∈ [0 ; 1]
pour déterminer la variance de
Zn
dans le pire des cas, c’est-à-dire
M(q)
= sup {v(p), p ∈ [0 ; 1]}.
- Pour quelle valeur de q ∈ [0 ; 1] ∖ {1/2}
la valeur M(q) est-elle minimale ?
- Déduire de l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev un intervalle de confiance de probabilité de couverture 1 − α
pour p de la forme
[Zn − tα,n,q, Zn + tα,n,q]
où tα,n,q est un réel positif à préciser, ne dépendant que de α,n et q.
Soit
u l’endomorphisme de
R3 représenté par la matrice
[
[
1 ;
−1 ;
1]
[
0 ;
1 ;
−1]
[
1 ;
0 ;
0]
]
dans la base canonique. Soit
b ∈ R3
représenté par la matrice
B = [
[
1]
[
1]
[
1]
].
- Montrer que l’application f :
R3 → R,
x ↦ ∥u(x) − b∥2
admet un minimum. Y a-t-il un unique minimiseur ?
- Montrer que x ∈ R3 minimise f si et seulement si (b − u(x)) ∈ Im(u)⊥.
- En déduire que x minimise f
si et seulement si ses coordonnées X ∈ ℳ3,1(R) vérifient ATAX
= ATB.
- Calculer l’ensemble des minimiseurs de f, dont les coordonnées sont appelées pseudo-solutions de l’équation AX = B.
Problème :
Je voudrais deux piles
On lance un certain nombre de fois une pièce équilibrée et on note à chaque fois si elle retombe sur pile ou face. Les lancers sont supposés indépendants. Pour tout n ∈ N∗, on définit les évènements suivants :
-
An :
il n’y a pas deux « pile » d’affilée au cours des n premiers lancers, et le n-ième lancer donne « face ».
-
Bn :
il n’y a pas deux « pile » d’affilée au cours des n premiers lancers, et le n-ième lancer donne « pile ».
- Calculer la probabilité de A1, B1,
A2
et B2.
- Pour tout n ∈ N∗,
exprimer la probabilité de An+1
et celle de Bn+1
en fonction de celles de An
et Bn.
- En posant, M =
[
[
1/2 ;
1/2]
[
1/2 ;
0]
]
et pour tout n ∈ N∗,
Xn
= [
[
P(An)]
[
P(Bn)]
],
montrer que pour tout n ∈ N∗,
Xn+1 = MXn.
- Montrer que la matrice M est diagonalisable
et en déduire une expression de
Mn
et de Xn
pour tout n ∈ N∗.
- Déterminer un équivalent de la probabilité P(An ∪ Bn)
lorsque n tend vers +∞.
Problème :
Médiane d’une variable poissonnienne
Préliminaires d’analyse
Il s’agit d’abord d’étudier la suite définie pour tout n ∈ N∗
par un
= exp(−n)nn/n!).
- Montrer que pour tout x ∈ [0 ; 1],
ln(1 + x) ≤ x − x2/4).
- Montrer que pour tout n ∈ N∗,
un+1/un)
= exp(n ln(1 + 1/n) − 1)
- Déduire des deux questions précédentes la nature de la série de terme général ln(un)
− ln(un+1).
- Conclure sur la limite de la suite (ln(un))n≥1 puis sur la limite de la suite (un)n≥1.
Probabilités
Pour tout n ∈ N,
on note Pn
la fonction définie pour tout réel λ
par
Pn(λ)
= exp(−λ) ∑k=0n λk/k!)
= exp(−λ) (1
+ λ1/1!)
+ λ2/2!)
+ λ3/3!)
+ ⋯
+ λn/n!)).
- Pour tout n ∈ N∗,
montrer que Pn
est de classe 𝒞2 sur R
et que pour tout réel λ,
Pn″(λ)
= exp(λ) λn−1/n!) (λ − n)
où Pn″ est la dérivée seconde de Pn.
- Vérifier que pour tout n ∈ N∗,
Pn(n − 1)
+ Pn′(n − 1)
= Pn−1(n − 1)
où Pn′ est le polynôme dérivé de Pn.
- Soit Q une fonction de classe 𝒞2 sur R.
- Montrer que pour tout n ∈ N∗
on a
Q(n)
= Q(n − 1)
+ Q′(n − 1)
+ ∫n−1n
(n − t) Q″(t)
dt.
- En appliquant l’égalité précédente à Pn,
démontrer que la suite (Pn(n)) est décroissante.
- En appliquant la même égalité à Pn−1,
démontrer que la suite (Pn−1(n)) est décroissante.
- Montrer que pour tout n ∈ N∗
on a
Pn(n)
− Pn−1(n)
= un.
- En déduire que les suites (Pn(n))
et (Pn−1(n))
sont adjacentes.
- On considère une variable aléatoire Z suivant une loi de Poisson de paramètre n ∈ N∗.
Montrer que P(Z − n/√(n) ≤ 0) = Pn(n).
- En déduire que (Pn(n)) converge vers 1/2.
- Montrer que (Pn−1(n)) converge et préciser sa limite.
- Montrer que pour tout n ∈ N∗,
Pn−1(n) ≤ 1/2 ≤ Pn(n).
Problème : Des lapins dans la comptabilité
Suite de Fibonacci
On pose F0 = 0,
F1 = 1
et pour tout entier n ≥ 0,
Fn+2 = Fn + Fn+1.
- Calculer les premiers termes de la suite jusque F21.
- Rappeler la formule de Pascal et montrer par récurrence double que pour tout n ∈ N,
Fn+1
= ∑k=0n
(k parmi n−k).
- On pose pour tout n ∈ N,
Xn = [[Fn][Fn+1]].
Calculer X0 et X1.
- Montrer que pour tout n ∈ N
on a Xn+1 = AXn
où A = [[0 ;1][1 ;1]].
- Montrer que A admet deux valeurs propres distinctes notées λ < φ.
- Déterminer deux vecteurs propres associés Yλ
et Yφ.
- Justifier que (Yλ,
Yφ) forme une base de R2
et calculer les coordonnées de X0 dans cette base.
- Montrer que pour tout n ∈ N
on a AnYλ = λn·Yλ
et AnYφ = φn·Yφ.
- En déduire une expression de Fn pour tout n ∈ N.
Dénombrement
Hector a un doute sur les chiffres de la comptabilité d’une entreprise qu’il doit analyser. Sur les 20 montants relevés à la suite sur une même page, il n’y a jamais trois nombres de suite qui ont la même parité. Il en fait part à son amie Ada, mathématicienne. Celle-ci lui explique qu’une telle disposition peut se représenter avec une barrette de 20 cases en ligne remplie avec uniquement des petits carrés 1 × 1 et des rectangles 2 × 1, comme dans l’exemple ci-dessous.
- Sur les 20 cases, combien peut-on mettre de rectangles 2 × 1 au minimum ? au maximum ?
- Si on place k tels rectangles, combien reste-t-il de petits carrés à placer ?
- Justifier qu’il y a autant de placement des k rectangles que de combinaisons de k nombres dans ⟦1, 20 − k⟧.
- En déduire que le nombre de dispositions présentées par Ada s’écrit
∑k=010
(k parmi 20 − k)
et en expliciter la valeur.
- Étant donné une disposition de carrés et rectangles, de combien de manières peut-on écrire sur chaque pièce « pair » ou « impair » de façon à ce que deux pièces consécutives n’aient pas la même parité ?
- De combien de manières peut-on écrire « pair » ou « impair » sur chacune des 20 cases sans cette contrainte du changement de parité ?
- En déduire la probabilité selon laquelle un choix de parité sur chacune des 20 cases ne donne pas plus de deux cases consécutives avec la même parité.
Lors d’un pénalty, un joueur de football choisit un côté (avec une probabilité
p pour le côté gauche) et effectue un bon tir avec une probabilité de 9/10 s’il vise à gauche, et une probabilité de 7/10 s’il vise à droite. Au même moment, le gardien s’élance d’un côté avec une probabilité
q de choisir le côté gauche (indépendamment du choix du joueur)
et s’il a choisi le même côté que le joueur, il a 6 chances sur 10 d’arrêter un bon tir.
- Quelle est la probabilité que le joueur effectue un bon tir ?
- Quelle est la probabilité que le gardien s’élance du côté que le joueur a choisi ?
- Montrer que la probabilité que le joueur effectue un bon tir qui ne soit pas arrêté par le gardien (et aboutissant ainsi à un but) s’écrit
f(p, q)
= 0,42 + 0,48p + 0,28q − 0,64pq.
- Montrer que la fonction f admet un unique point critique en précisant les valeurs de p et q associées. Calculer la probabilité que le joueur marque un but dans ce cas.
Problème – Ruine avec bénéfices
On vous propose un jeu dans lequel vous pouvez gagner 50 % de votre mise ou perdre 40 % de votre mise, de façon équiprobable.
- En supposant que vous misez 10 €, calculer l’espérance de votre gain.
- Plus généralement, en notant X votre mise, expliciter la loi d’une variable aléatoire Y avec deux valeurs, telle que le produit XY décrive le montant dont vous disposez à la fin du jeu.
Vérifier que l’espérance du produit est bien supérieure à la valeur de X.
- Calculer l’espérance μ et la variance σ2 de ln(Y).
- On note Y1, … , Yn
une famille de variables aléatoires indépendantes et de même loi que Y, qui permet de décrire le montant dont vous disposez à la fin du n-ième jeu par Xn = X0 × Y1 × ⋯ × Yn.
Calculer l’espérance et la variance de Zn = ln(Xn).
- En appliquant l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev à la variable Zn, montrer l’inégalité
P(Xn ≥ ε) ≤ nσ2/(ln(ε) − nμ)2.
- En déduire que cette probabilité tend vers 0 lorsque n tend vers +∞, c’est-à-dire que Xn converge en probabilité vers 0.
Dans le contexte d’une étude clinique, on cherche à prévoir l’efficacité d’un médicament en fonction du profil d’un·e patient·e. L’étude fait intervenir
n patient·es et à la
k-ème personne est associé un profil
qui prend la forme d’un vecteur
xk ∈ Rd.
Soit
Yk la variable aléatoire
qui vaut 1 si le médicament est efficace pour le
k-ème individu,
et
−1 si ce médicament n’est pas efficace.
On suppose que les réactions des différent·es patient·es au médicament sont indépendantes,
et qu’il existe un vecteur
θ ∈ Rd
tel que, pour tout
k ∈ {1, … , n},
P(Yk = 1) = 1/(1 + e−〈xk,θ〉).
- Étudier les variations de la fonction σ : x ∈ R ↦ 1/(1 + e−x) et tracer sa courbe représentative.
- Pour quel·les patient·es le médicament est-il très efficace ? Très peu efficace ?
- Soient y1, … , yn ∈ {−1, 1}. Montrer que pour tout k ∈ {1, … , n},
P(Yk = yk) = 1/(1 + e−yk〈xk,θ〉).
- En déduire P(Y1 = y1, … , Yn = yn),
la probabilité sous le modèle d’obtenir les observations y1, … , yn.
- Montrer que le paramètre θ qui maximise cette probabilité est un point où la fonction f : Rd → Rθ ↦ ∑k=1n ln(1 + e−yk〈xk,θ〉) atteint son minimum.
- Pour d = 2, exprimer le vecteur (∂1f(θ), ∂2f(θ))
comme combinaison linéaire des vecteurs x1, … , xn.
Soient
a, b ∈ ]0, 1[. Une personne peut s’assoir sur deux chaises que l’on appelle « chaise 1 » et « chaise 2 ». Toutes les heures, elle décide ou non de changer de place en appliquant la règle suivante :
- si elle est sur la chaise 1, elle passe sur la chaise 2 avec probabilité a
et reste sur la chaise 1 avec probabilité 1 − a ;
- si elle est sur la chaise 2, elle passe sur la chaise 1 avec probabilité b
et reste sur la chaise 2 avec probabilité 1 − b.
Pour
n ≥ 0, on note
Xn la variable aléatoire donnant le numéro de la chaise sur laquelle elle est assise au bout de
n heures.
- Soit n ≥ 1. Pour 1 ≤ i, j ≤ 2, exprimer P(Xn+1 = i | Xn = j).
- Pour n ≥ 0, on pose pn = P(Xn = 1). Exprimer pn+1 en fonction de pn.
- Montrer que limn→+∞ pn
= a/(a + b).
Annales
- ENS 2016 exercice I
-
Série géométrique dérivée et application à une variable géométrique
- ENS 2016 problème
-
Variable à densité, variable uniforme discrète, limite d’une suite avec symbole somme et partie entière, espérance du minimum de variables indépendantes et uniformes sur ⟦1 ; d⟧
- ENS 2008 problème
-
Polynômes de Tchebychev et polynômes d’interpolation de Lagrange
pour la meilleure approximation d'une fonction régulière
- HEC 2013 exercice 3
-
Transformation d’une fonction définie sur R+
par intégration, traduction en termes de fonction de répartition
- HEC 2012 problème 1
-
Extraction des boules blanches d’une urne par des tirages successifs avec remise des boules rouges
- HEC 2011 problème 2
-
Logarithme d’une variable exponentielle et convergence de la moyenne
- HEC 2008 problème 1
-
Remplacement progressif des boules noires d’une urne par tirages successifs avec remise
- ESSEC 2019 problème
- Matrice produit de deux vecteurs aléatoires à coefficients dans {0, 1}
- ESSEC 2017 problème
-
Modèle des urnes d’Ehrenfest
- ESSEC 2016 problème 1
-
Modélisation de l’évolution d’une maladie dans une population
- ESSEC 2016 problème 2 partie III
-
Démonstration de la formule de Stirling grâce au théorème central de la limite appliqué à une somme de variables de Poisson
- ESSEC 2013 problème 1
-
Fonctions propres pour la convolution et somme de variables de Cauchy indépendantes
- ESSEC 2012 problème 2
-
Matrice d’adjacence d’un graphe et espérance du nombre de cycles, fonction de seuil
- ESSEC 2011 problème 2
-
Inversibilité d’une matrice aléatoire, fonction caractéristique d’une variable aléatoire, application à la somme de variables normales
- ESSEC 2010 problème 2
-
Nombre de maximums provisoires pour une permutation aléatoire
- ESSEC 2007 problème
-
Médiane d’une variable de Poisson
- ESSEC 2006 problème
-
Distance en variation et couplage binomiale-Poisson
- ENSAI 2009 exercice 3
-
Divergence d’une suite complexe
- ENSAI 2008 troisième partie
-
Point fixe d’ordre 2 pour une fonction rationnelle
- ENSAI 2004 problème
-
Convergence de suites de polynômes selon la norme infinie
- Ecricome 2007, 1er problème
-
Étude d’une suite linéaire récurrente d’ordre 3 par méthode matricielle
- Ecricome 2006
-
Temps d’attente avant l’obtention de deux « pile » consécutifs, calcul de l’espérance avec une série