L’axiomatisation de l’ensemble des entiers naturels par Peano à la fin du XIXe siècle réduit la fondation de l’arithmétique aux cinq propositions suivantes.
Le dernier axiome justifie la démonstration par récurrence.
Soit Pn un prédicat dépendant d'une variable n.
Ce principe peut être aménagé pour démontrer une propriété seulement à partir du rang n = 1 voire à partir d’un rang supérieur, en modifiant la proposition initiale et en démontrant l’hérédité à partir de ce rang.
Ce principe permet de démontrer également les principes suivants.
Tout entier naturel est positif.
On procède par récurrence.
Soit n ∈ N tel que n ≥ 0. On a 1 ≥ 0
donc n + 1 ≥ 0.
Finalement, par principe de récurrence, tout entier naturel est positif.
Pour tout n ∈ N, il n'existe aucun entier naturel strictement compris entre n−1 et n.
Puisque tout entier naturel est positif, il n'existe aucun entier naturel dans ]−1 ; 1[ donc l'entier 0 satisfait la propriété.
Soit n ∈ N tel que N ∩ ]n − 1 ; n[ = ∅. On pose E = N \ ]n ; n + 1[.
Pour tout k ∈ N tel que k ≤ n − 1, on a
k + 1 ≤ n donc k + 1 ∈ E
et pour tout k ∈ N tel que k ≥ n, on a
k + 1 ≥ n + 1 donc k + 1 ∈ E.
Par conséquent, on trouve N ⊂ E donc la propriété est vraie au rang n+1.
Finalement, par principe de récurrence, on trouve que pour tout n ∈ N, il n'existe aucun entier naturel strictement compris entre n−1 et n.
Toute partie non vide majorée de N admet un plus grand élément.
Toute partie non vide majorée par 0 est réduite au singleton {0} dont 0 est le plus grand élément.
Soit n ∈ N tel que toute partie non vide de N ∩ [0 ; n] admette un maximum. Soit A une partie non vide de N ∩ [0 ; n + 1]. On distingue deux cas.
Finalement, par principe de récurrence, toute partie non vide et majorée dans N admet un plus grand élément.
L'ensemble N n'est pas majoré.
Supposons que l'ensemble N est majoré. Alors il admet un plus grand élément, que l'on note n. Mais on a n < n + 1 ∈ N, donc n ne majore pas N, ce qui contredit sa définition.
Finalement, l'ensemble N n'est pas majoré.
Toute partie non vide de N admet un plus petit élément.
On note B l'ensemble des minorants de A. Il existe a ∈ A donc l'ensemble B est majoré par a et il est non vide puisqu'il contient au moins 0. Donc B admet un plus grand élément, que l'on note b.
L'entier b appartient à B donc c'est un minorant de A et on montre par l'absurde qu'il appartient à A.
Supposons b ∉ A. Alors pour tout n ∈ A on a n > b donc n ≥ b + 1 donc b+1 est un minorant de A qui est strictement plus grand que b, ce qui contredit la définition de b.
Finalement, l'entier b est un minorant de A qui appartient à A donc A admet un plus petit élément.
Pour tout (n, p) ∈ N2, on a n + p ∈ N.
Par définition, on a 0 + p = p ∈ N.
Soit n ∈ N tel que n + p ∈ N. On a (n + 1) + p = (n + p) + 1 ∈ N.
Pour tout (n, p) ∈ N2, on a n × p ∈ N.
Par définition, on a 0 × p = 0 ∈ N.
Soit n ∈ N tel que n × p ∈ N. On a (n + 1) × p = n × p + n ∈ N.
Pour tout (n, p) ∈ N2 tel que n ≥ p, on a n − p ∈ N.
Si 0 ≥ p ∈ N alors p = 0 et 0 − p = 0 ∈ N.
Soit n ∈ N tel que la propriété soit vraie pour n et supposons n + 1 ≥ p. On distingue deux cas.