Devoir à faire en 4 h sans sortie anticipée. Les calculatrices sont interdites.
Les élèves veilleront à numéroter toutes les copies et y inscrire leur nom. Les résultats de chaque question doivent être encadrés.
Suites presque nulles
Structure d'espace vectoriel
Pour tout p ∈ N,
on note Fp l'ensemble des suites réelles qui s'annulent à partir du rang p.
Démontrer que Fp est un sous-espace vectoriel de l'ensemble E des suites réelles.
En utilisant l'application θ de Fp
vers Rp
définie par θ(u)
= (u0, u1, … , up−1),
déterminer la dimension de Fp.
L'ensemble F = ⋃p∈NFp est-il un sous-espace vectoriel de E ?
Étude de fonction
On définit la fonction f par
f(x)
= 2x√(1 − x2)
pour tout x ∈ [0 ; 1].
Déterminer les variations de la fonction f
sur [0 ; 1] et montrer en particulier qu'elle atteint son maximum en unique réel β ∈ [0 ; 1]. Calculer β et la valeur du maximum.
Justifier que la fonction f induit une bijection de [0 ; β]
sur un intervalle que l'on précisera.
Exprimer la bijection réciproque, que l'on notera ψ.
Soit p ∈ N∗. On pose u0 = ψp−1(1), c'est-à-dire qu'on applique successivement (p − 1) fois la fonction ψ à partir de 1. Démontrer que la suite définie par récurrence sur n ∈ N par
un+1
= f(un)
appartient à l'espace Fp.
Intégrales
Soit a ∈ R∗+.
On pose pour tout n ∈ N,
un
= a2n+1/n!∫−11
(1 − t2)n eta dt.
À l'aide de deux intégrations par parties, montrer que pour tout n ∈ N on a
un+2
= −(4n + 6) un+1
+ 4a2un.
Justifier que la suite (un) est positive et en déduire que pour tout n ∈ N on a
un
≤ 2a2n+1/n! ea.
Puissances de matrices
On note A = [[111], [111], [111]]
et B = [[311], [131], [113]].
Déterminer le noyau et l'image de l'endomorphisme représenté par A dans la base canonique de R3,
en précisant pour chacun de ces deux sous-espaces une base ainsi que la dimension.
Montrer la relation Ker f ⊕ Im f = R3.
Calculer A2 et exprimer le résultat linéairement en fonction de A. En déduire pour tout n ∈ N∗
une expression de An comme multiple de A.
Déterminer, en utilisant la question précédente, une relation linéaire entre les matrices B, B2 et la matrice identité. En déduire que la matrice B est inversible et calculer son inverse.
Donner une expression de Bn
pour tout n ∈ N∗.
Paradoxe des deux enfants
On suppose que le sexe de chaque enfant est aléatoire, avec équiprobabilité entre garçon et fille, et qu'il est indépendant d'un enfant à l'autre. On considère une famille avec deux enfants d'âges différents.
Représenter l'ensemble des possibilités décrivant le sexe des deux enfants par un univers fini avec équiprobabilité.
Quelle est la probabilité qu'il y ait au moins une fille parmi les deux enfants ? Si on sait qu'il y a au moins une fille, quelle est la probabilité que les deux enfants soient des filles ?
On considère que tous les jours de la semaine sont équiprobables pour la naissance des enfants et que le sexe est indépendant de la date de naissance. Quelle est la probabilité qu'il y ait au moins une fille née un vendredi parmi les deux enfants ? Si on sait qu'il y a au moins une fille née un vendredi, quelle est la probabilité que les deux enfants soient des filles ?
Problème d'urne
Soient a et b deux entiers strictement positifs. On considère une urne contenant initialement a boules noires et b boules blanches indiscernables au toucher.
On note aussi N = a + b.
On effectue des tirages successifs dans l'urne et à chaque tirage :
si la boule est blanche, elle est remise immédiatement dans l'urne ;
si la boule est noire, on la remplace par une nouvelle boule blanche.
Pour tout n ∈ N∗,
on note Tn
la variable aléatoire qui vaut 1 si le n-ième tirage donne une boule noire et qui vaut 0 sinon ; on note aussi
Xn le nombre de boules noires remplacées au cours des n premiers tirages.
Donner la loi de T1, puis de T2.
Pour tout n ∈ N∗,
exprimer Xn en fonction
des variables aléatoires T1, T2, … Tn.
Montrer que pour tout n ∈ N∗, on a
P(Tn+1 = 1)
= (a − E(Xn))/N.
En déduire que pour tout n ∈ N∗, on a
P(Tn = 1)
= a(N − 1)n−1/Nn.