Les entiers relatifs représentent les différences entre entiers naturels. Ils sont munis d’un signe (positif ou négatif). L’entier 0 est le seul qui soit à la fois positif et négatif.
Les nombres négatifs sont pris en compte dès le IIe siècle avant notre ère dans l’ouvrage chinois Les neuf chapitres sur l’art mathématique. La règle des signes apparait déjà dans l’Arithmetica de Diophante au IIIe siècle. Mais la manipulation algébrique des nombres négatifs, notamment vis-à-vis de la multiplication, mettra longtemps à s’imposer, avec des réticences encore perceptibles au XIXe siècle.
L’ensemble Z = {… ; −2 ; −1 ; 0 ; 1 ; 2 ; 3 ; …} est noté ainsi par Bourbaki au XXe siècle, d’après l’allemand Zahlen, « nombres ».
L’ensemble Z forme un groupe pour l’addition car il satisfait les propriétés suivantes :
Ce groupe est même dit abélien, car l’addition est commutative.
La structure de groupe implique que pour tout c ∈ Z, l’équation x + c = 0 admet une unique solution dans Z.
L’opération de soustraction est alors définie par ∀(a, b) ∈ Z2, a − b = a + (−b). Le résultat d’une soustraction est appelé différence.
Chaque élément étant l’opposé de son opposé, on obtient une première approche de la règle des signes par ∀(a, b) ∈ Z2, −(a + b) = −a − b et −(a − b) = −a + b.
Les deux opérations d’addition et de multiplication munissent l’ensemble Z d’une structure d’anneau unitaire, c’est-à-dire qu’elles satisfont les propriétés suivantes :
Cet anneau est même dit commutatif car la multiplication est commutative.
On montre alors que l’entier 0 est absorbant pour la multiplication : pour tout a ∈ Z, on a 0 × a = (0 + 0) × a = (0 × a) + (0 × a) donc par soustraction on trouve 0 = 0 × a. On en déduit alors les égalités : a + (−1) × a = 1 × a + (−1) × a = (1 + (−1)) × a = 0 × a = 0, d’où −a = (−1) × a. Plus généralement, on trouve pour tout (a, b) ∈ Z2, (−a) × b = a × (−b) = −(ab).
On obtient aussi les égalités suivantes.
Il n’y a pas d’entier relatif minimal, mais on retrouve des propriétés analogues à celles qui définissent l’ensemble N :
Toute partie non vide majorée dans Z admet un plus grand élément ; toute partie non vide minorée admet un plus petit élément.
On retrouve les règles énoncées sur N, avec une condition supplémentaire de positivité pour la multiplication.
La dernière règle permet de montrer la règle des signes.
× | + | − |
---|---|---|
+ | + | − |
− | − | + |
On distingue trois cas (le quatrième cas étant assuré par commutativité du produit) :
Cette règle implique notamment que tout carré est positif.