On considère la suite (xn)n∈N définie par x0 ∈ ]0 ; 1[ et pour tout n ∈ N,
xn+1 = xn − xn2.
Partie 1
Dresser le tableau de variations de la fonction f : x ↦ x − x2 définie sur [0 ; 1] à valeurs dans R.
Montrer que la suite (xn)n∈N
est monotone et convergente.
Déterminer la limite de la suite (xn)n∈N.
Établir pour tout n ∈ N∗,
l’encadrement 0 < xn ≤ 1/n+1.
Retrouver ainsi la limite de la suite (xn)n∈N
Soit (vn)n∈N la suite définie pour tout n ∈ N par vn = nxn.
Montrer que la suite (vn)n∈N est croissante.
En déduire que la suite (vn)n∈N converge vers un réel ℓ qu’on ne demande pas de calculer.
Montrer que 0 < ℓ ≤ 1.
On considère la suite (wn)n∈N définie pour tout n ∈ N par wn
= n (vn+1 − vn).
Montrer que la série de terme général
wn/n est convergente.
Exprimer pour tout n ∈ N le terme
wn en fonction
de xn
et vn.
En déduire que la suite (wn)n∈N converge vers ℓ (1 − ℓ).
À l’aide d’un raisonnement par l’absurde, montrer que ℓ = 1.
Donner un équivalent simple de xn quand n
tend vers +∞.
Partie 2
Soit (un)n∈N∗
une suite de réels strictement positifs telle que la série de terme général un soit divergente.
Soit (yn)n∈N∗ une suite réelle convergente. On pose
L = limn→+∞yn
et pour tout n ∈ N∗,
Sn
= ∑k=1nuk.
Établir
pour tout entier n0 ∈ N∗
et pour tout entier n > n0,
l’inégalité suivante :
|1/Sn)(∑k=1nukyk)
− L|
≤ 1/Sn)∑k=1n0uk|yk
− L|
+ 1/Sn)∑k=n0+1nuk|yk
− L|.
En déduire que limn→+∞1/Sn)∑k=1nukyk
= L.
Soit (zn)n∈N
et (tn)n∈N deux suites réelles et γ un réel
tels que
la suite (zn)n∈N est strictement croissante et tend vers +∞
limn→+∞tn+1
− tn/zn+1
− zn)
= γ.
On pose pour tout n ∈ N∗,
an
= zn
− zn−1
et bn
= tn
− tn−1/zn
− zn−1).
Montrer que la suite (an)n∈N∗ vérifie les propriétés de la suite (un)n∈N∗
En appliquant le résultat de la question 2.1 aux suites (an)n∈N∗ et (bn)n∈N∗,
montrer que limn→+∞tn/zn) = γ.
En déduire, en utilisant le résultat de la question 2.2 avec
tn
= 1/xn − n
et zn = ln(n),
l’existence d’une suite (εn)n≥2
de limite nulle telle que
n(1 − nxn)/ln(n))
= 1 − εn.
En déduire finalement le développement asymptotique suivant :
xn
= 1/n)
− ln(n)/n2)
+ ln(n)/n2)εn.
Multiplication par une matrice diagonalisable
Dans tout l’exercice, n est un entier supérieur ou égal à 2 et A et B sont deux matrices de ℳn(R) diagonalisables.
Pour tout M ∈ ℳn(R)
on note tM sa transposée.
On définit trois endomorphismes de ℳn(R), en posant pour tout M ∈ ℳn(R)
par fA(M)
= AM et
gB(M)
= MB,
puis hA,B
= fA
− gB.
Soit λ une valeur propre
de A
et X ∈ Rn
un vecteur propre de A
associé à la valeur propre λ.
Montrer que XtX
est un vecteur propre de fA
et donner la valeur propre associée.
Soit θ une valeur propre
de fA.
Montrer que la matrice
A − θIn
n’est pas inversible.
Déduire de ce qui précède que Sp(A)
= Sp(fA).
Montrer que Sp(tB)
= Sp(B).
En déduire que Sp(B)
= Sp(gB).
Soit λ une valeur propre
de A
et X un vecteur propre associé,
μ une valeur propre
de tB
et Y un vecteur propre associé.
Montrer que XtY
est un vecteur propre de hA,B et donner la valeur propre associée.
Soit β une valeur propre de hA,B
et M un vecteur propre associé.
Montrer, en utilisant le fait que B
est diagonalisable, qu’il existe un vecteur propre V
de B associé à une valeur propre μ tel que MV ≠ 0.
En déduire qu’il existe un scalaire λ ∈ Sp(A) tel que β = λ − μ.
Déduire de ce qui précède que Sp(hA,B) = {λ − μ,
λ ∈ Sp(A), μ ∈ Sp(B)}.
Soit (X1, X2,
… , Xn)
une base de Rn
et V un vecteur de Rn.
On note pour tout j ∈ ⟦1 ; n⟧,
Xj
= [[p1,j ;]][p2,j ;]][⋮ ;]][pn,j ;]]
et on pose P = (pi,j)1≤i,j≤n ∈ ℳn(R)
avec V = [[v1 ;]][v2 ;]][⋮ ;]][vn ;]].
Déterminer en fonction des réels pi,j et vi,
les éléments (l1,
l2, … , ln) de la matrice tVP.
En déduire qu’il existe une unique famille de vecteurs (Vi) dans Rn
telle que pour tout i ∈ ⟦1 ; n⟧, tViXi = 1
et pour tout (i, j) ∈ ⟦1 ; n⟧2 tel que i ≠ j, on ait
tViXj = 0.
En supposant que la base (X1, X2,
… , Xn)
est constituée de vecteurs propres de A,
si (Y1, Y2,
… , Yn)
est une base constituée de vecteurs propres de B,
montrer que la famille (XitYj)1≤i,j≤n
constitue une base de ℳn(R)
et en déduire que hA,B
est diagonalisable.
Dans le cas où n = 2,
A = [[1 ;2 ;]][4 ;3 ;]]
et B = [[1 ;1 ;]][1 ;1 ;]],
montrer que ces deux matrices sont diagonalisables
et déterminer leurs vecteurs propres, puis en déduire une base de vecteurs propres pour hA,B en précisant les valeurs propres associées.
Variables aléatoires avec une loi conditionnelle
Soit (Xn)n∈N∗
une suite de variables aléatoires définies sur un espace probabilisé
(Ω, 𝒜, P),
indépendantes et suivant toutes la loi géométrique
de paramètre p ∈ ]0 ; 1[.
On pose q = 1 − p.
Soit N une variable aléatoire
à valeurs dans N∗,
indépendante des variables aléatoires Xn.
Pour tout ω ∈ Ω,
on pose Y(ω)
= ∑i=1N(ω)Xi
et on admet que Y est une variable aléatoire
définie sur (Ω, 𝒜, P).
Pour tout n ∈ N∗,
on pose Sn
= ∑i=1nXi.
On pourra utiliser sans justification la formule suivante :
pour tout (r, s) N2
avec r ≤ s,
on a ∑j=rs(r parmi j)
= (r+1 parmi s+1).
Montrer que la loi de S2
est donnée par
S2(Ω) = N ∖ {0 ; 1}
et pour tout k ≥ 2,
P(S2 = k)
= (k − 1) p2qk−2.
Déterminer pour tout entier n ≥ 2,
la loi de X1
conditionnellement à l’évènement {S2 = n}.
Déterminer Sn(Ω).
En utilisant la formule de l’énoncé et à l’aide d’une relation de récurrence sur n,
montrer que pour tout k ∈ Sn(Ω),
P(Sn = k) = (n−1 parmi k−1)pnqk−n.
En utilisant le fait que Sn−1 est une variable aléatoire,
établir l’égalité
∑k=n+∞(n−2 parmi k−2)qk−n
= 1/pn−1).
Vérifier que pour tout entier n ≥ 2
et pour tout entier k ≥ n,
on a n − 1/k − 1)(n−1 parmi k−1)
= (n−2 parmi k−2).
Soit Rn
la variable aléatoire définie par Rn
= n − 1/Sn − 1).
Montrer que l’espérance de Rn est égale à p.
Déterminer Y(Ω).
Pour tout couple (k, n) ∈ (N∗)2,
montrer que P({Y = k} ∩ {N = n})
= P(Sn = k)
× P(N = n).
Pour tout couple (k, n) ∈ (N∗)2 tel que k < n,
donner la valeur de P({Y = k} ∩ {N = n}).
Déduire des questions précédentes que pour tout k ∈ N∗,
P(Y = k)
= ∑n=1kP(Sn = k)
× P(N = n).
On suppose dans cette question que N
suit la loi géométrique de paramètre p.
Montrer que Y suit la loi géométrique
de paramètre p2.
On suppose réciproquement que Y
suit la loi géométrique de paramètre p2.
Montrer que P(N = 1) = p.
Montrer également que P(N = 2) = pq.
À l’aide d’une démonstration par récurrence, montrer
que N suit la loi géométrique de paramètre p.
Analyse
On considère la fonction g : x ↦ x2 e−x2 définie sur R.
Étudier la parité, les variations et les limites de g.
Justifier que pour tout x ∈ R+
on a g(x) ≤ x.
Montrer que g est intégrable sur R+ et calculer ∫0+∞g(t) dt. On pourra utiliser un changement de variable u = √(2)t.
En déduire qu’il existe a ∈ R
tel que la fonction f = a × g soit à densité sur R+
et préciser la valeur de a.
On considère une variable aléatoire X
positive et de densité f sur R+. Justifier que X
admet une espérance et une variance et les calculer, puis en déduire un intervalle de fluctuation à 90 %.
Soit λ ∈ R+∗. Déterminer la loi de Y = λX
et proposer un estimateur sans biais de λ.