Devoir surveillé no 2 de mathématiques

Épreuve en 4 h sans calculatrice ni document autorisé.

Toutes les copies doivent être numérotées et porter le nom de l’élève. Les résultats doivent être encadrés.

Développement asymptotique

On considère la suite (xn)nN définie par x0 ∈ ]0 ; 1[ et pour tout nN, xn+1 = xnxn2.

  1. Dresser le tableau de variations de la fonction f : xxx2 définie sur [0 ; 1] à valeurs dans R.
    1. Montrer que la suite (xn)nN est monotone et convergente.
    2. Déterminer la limite de la suite (xn)nN.
    1. Établir pour tout nN, l’encadrement 0 < xn1/n+1.
    2. Retrouver ainsi la limite de la suite (xn)nN
  2. Soit (vn)nN la suite définie pour tout nN par vn = nxn.
    1. Montrer que la suite (vn)nN est croissante.
    2. En déduire que la suite (vn)nN converge vers un réel qu’on ne demande pas de calculer.
    3. Montrer que 0 < ℓ ≤ 1.
  3. On considère la suite (wn)nN définie pour tout nN par wn = n (vn+1vn).
    1. Montrer que la série de terme général wn/n est convergente.
    2. Exprimer pour tout nN le terme wn en fonction de xn et vn.
    3. En déduire que la suite (wn)nN converge vers ℓ (1 − ℓ).
    4. À l’aide d’un raisonnement par l’absurde, montrer que ℓ = 1.
    5. La série de terme général xn converge-t-elle ?

Fonction de densité affine par morceaux

Soit a ∈ ]0 ; 1[. On pose pour tout tR, f(t) = 2/a (1 − t/a) si 0 ≤ ta et f(t) = 0 sinon.

  1. Vérifier que f est une fonction de densité. On notera X une variable aléatoire admettant cette fonction de densité.
  2. Déterminer la fonction de répartition de X.
  3. Calculer l'espérance et la variance de X si elles existent.
  4. Déterminer les fonctions de répartition de Z = max(X, aX), T = min(X, aX) et Q = T/Z.
  5. Justifier que Z et T sont des variables uniformes. Indiquer une fonction de densité pour Q.

Suites d’intégrales

Partie A : constante d’Euler

On considère les suites définies pour tout entier n⩾1 par an = 1/nnn+1 1/t dt, Sn = k=1n ak et Hn = k=1n 1/k.

  1. Justifier que pour tout k⩾1 on a 0 ⩽ ak1/k1/k+1.
  2. En déduire que la suite (Sn)n⩾1 est majorée.
  3. Montrer que la suite (Sn)n⩾1 est convergente et que sa limite γ appartient à [0 ; 1].
  4. En déduire la limite de (ln(n) − Hn).

Partie B : intégrale généralisée

Sous réserve de convergence, on pose I0 = 01 ln(t) dt et pour tout entier k ⩾ 1, Ik = 01 (1 − t)k ln(t) dt.

  1. Montrer que l’intégrale définissant I0 converge et préciser sa valeur.
  2. Montrer que pour tout entier k ⩾ 1, l’intégrale définissant Ik est convergente.
  3. Démontrer la relation de récurrence pour tout k ⩾ 1 : Ik = Ik−101 t(1 − t)k−1 ln(t) dt.
  4. À l’aide d’une intégration par parties dont on justifiera la validité, montrer que l’on a 01 t(1 − t)k−1 ln(t) dt = Ik/k + 1/k(k + 1) .
  5. En déduire pour tout n ⩾ 1 l’égalité suivante : (n + 1)In = −k=1n+1 1/k.
  6. Établir que pour tout entier n ⩾ 1 on a 1/n0n ln(t) (1 − t/n)n dt = In + ln(n)/n + 1.
  7. En déduire la limite de la suite de terme général 0n ln(t) (1 − t/n)n dt.

Endomorphisme défini avec le produit scalaire

Partie A : un cas particulier

On pose u = (1, 0, 1) et v = (1, 1, −1) et on considère l’application f définie sur R3 par f(x) = 〈x, vu + 〈x, uv.

  1. Vérifier que u et v sont orthogonaux.
  2. Calculer u et v.
  3. Écrire la matrice A représentant l’endomorphisme f dans la base canonique.
  4. Déterminer une basede Ker(f).
  5. Calculer les images par f de w1 = 3u + 2v et w2 = −3u + 2v.
    En déduire deux valeurs propres distinctes non nulles de f.
  6. Justifier que l’endomorphisme f est diagonalisable.

Partie B : cas général

Soient u et v deux vecteurs orthogonaux dans Rn avec n ⩾ 3. On note F le sous-espace vectoriel engendré par u et v et on considère l’application f définie sur Rn par f(x) = 〈x, vu + 〈x, uv.

  1. Montrer que f est un endomorphisme de Rn.
  2. Montrer que (u, v) est une base de F.
  3. Montrer que Ker(f) = F.
  4. En déduire les dimensions respectives de Ker(f) et Im(f).
  5. Montrer que Im(f) = F.
  6. Soit wRn un vecteur propre de f associé à une valeur propre λ ≠ 0. Montrer w ∈ Im(f).
  7. Donner toutes les valeurs propres de f ainsi que la dimension des sous-espaces propres associés.
  8. Justifier que f est diagonalisable.

Variables aléatoires avec une loi conditionnelle

Soit (Xn)nN une suite de variables aléatoires définies sur un espace probabilisé (Ω, 𝒜, P), indépendantes et suivant toutes la loi géométrique de paramètre p ∈ ]0 ; 1[. On pose q = 1 − p.

Soit N une variable aléatoire à valeurs dans N, indépendante des variables aléatoires Xn.

Pour tout ω ∈ Ω, on pose Y(ω) = i=1N(ω) Xi et on admet que Y est une variable aléatoire définie sur (Ω, 𝒜, P).

Pour tout nN, on pose Sn = i=1n Xi.

On pourra utiliser sans justification la formule suivante : pour tout (r, s) N2 avec rs, on a j=rs (rj) = (r+1s+1).

  1. Montrer que la loi de S2 est donnée par S2(Ω) = N ∖ {0 ; 1} et pour tout k ≥ 2, P(S2 = k) = (k − 1) p2 qk−2.
  2. Déterminer pour tout entier n ≥ 2, la loi de X1 conditionnellement à l’évènement {S2 = n}.
    1. Déterminer Sn(Ω).
    2. En utilisant la formule de l’énoncé et à l’aide d’une relation de récurrence sur n, montrer que pour tout kSn(Ω), P(Sn = k) = (n−1k−1) pn qkn.
    1. En utilisant le fait que Sn−1 est une variable aléatoire, établir l’égalité k=n+∞ (n−2k−2) qkn = 1/pn−1.
    2. Vérifier que pour tout entier n ≥ 2 et pour tout entier kn, on a n − 1/k − 1 (n−1k−1) = (n−2k−2) .
    3. Soit Rn la variable aléatoire définie par Rn = n − 1/Sn − 1. Montrer que l’espérance de Rn est égale à p.
    1. Déterminer Y(Ω).
    2. Pour tout couple (k, n) ∈ (N)2, montrer que P({Y = k} ∩ {N = n}) = P(Sn = k) × P(N = n).
    3. Pour tout couple (k, n) ∈ (N)2 tel que k < n, donner la valeur de P({Y = k} ∩ {N = n}).
    4. Déduire des questions précédentes que pour tout kN, P(Y = k) = n=1k P(Sn = k) × P(N = n).
  3. On suppose dans cette question que N suit la loi géométrique de paramètre p. Montrer que Y suit la loi géométrique de paramètre p2.
  4. On suppose réciproquement que Y suit la loi géométrique de paramètre p2. Montrer que P(N = 1) = p.