Revue culturelle de mai 2021

Ce mois-ci, je commente un peu moins de romans, mais j’ai ajouté une section jeux.

Revue de presse

Sur Courriel International on trouve la traduction de l’article de The Atlantic Go Ahead and Fail de Arthur C. Brooks sur la peur de l’échec. L’auteur explique ce qui lui a permis de la dépasser. On n’est pas loin de la litanie contre la peur de Dune

Cinéma

Puisqu’on en parle, en attendant la version de Denis Villeneuve, j’ai revu Dune de David Lynch, avec son esthétique kitsch et ses effets spéciaux pas toujours très convaincants, en comparaison avec ceux de Star Wars tourné pourtant plus de cinq ans auparavant. Le plaisir est surtout dans la mise en images de cette épopée politico-mystique qu’est le cycle de Dune de Frank Herbert.

Je ne connaissais pas du tout Wargames, de John Badham, apparemment cité dans le roman Ready Player One comme l’une des œuvres marquantes de la génération des années 1980. Les combines informatiques du jeune héros en piratage informatique, assez vraisemblable, me rappellent la bande dessinée Wizzywig, portrait d’un hacker en série (Ed Piskor), et les exploits de jeunes geeks comme Dan Kaminsky disparu le mois dernier. J’espère que la naïveté de l’appareil militaire telle qu’elle est décrite est plus éloignée de la réalité, même si je vois bien l’idéologie de l’équilibre de la terreur qui sous-tend le scénario.

C’est un classique du film français, pour ne pas dire franchouillard, La Cage aux folles d’Édouard Molinaro, qui porte à l’écran une pièce de théâtre avec Michel Serrault en fabuleux travesti. Apparemment, les acteurs jouaient en français ou en italien selon leur propre langue, y compris dans une même scène (comme dans Le Monstre de Roberto Benigni).

Les Évadés, de Frank Darabont, est une belle adaptation de Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank de Stephen King, mais ce n’est pas une histoire horrifique. Un homme est emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis. L’espoir est-il une bonne chose lorsque la vie ne peut plus se penser en dehors de la prison ?

Littérature

Romans

Après 1Q84, j’ai essayé un autre roman de Haruki Murakami : Kafka sur le rivage, toujours aussi onirique, mais avec un peu plus d’humour. On retrouve la notion de passage d’un monde à l’autre, la filiation difficile, et un surnaturel ordinaire.

Onze histoires très courtes, vraies ou fausses, mettant en scène des personnalités connues de par le monde, sont rassemblées dans Picasso on the Beach de Peter Flynn. C’est plaisant et facile à lire.

Théâtre

Je voulais découvrir Wole Soyinka, prix Nobel de littérature et auteur au programme en CPGE scientifique pour la rentrée prochaine. J’ai commencé par La Danse de la forêt, une pièce puissante et vivante, mais qui va me nécessiter plusieurs autres lectures. En tout cas, elle m’a donné envie d’essayer d’autres textes du même auteur.

Bande dessinée et récits graphiques

Voilà une autre balade onirique avec Un été sans Maman de Grégory Panaccione, dessinateur aussi de la formidable série Chronosquad. Ici une petite fille se retrouve seule en vacances dans une famille italienne dont elle ne comprend pas la langue, et décide de venir en aide à un petit personnage.

J’ai été bien inspiré d’emprunter ces Chroniques du Léopard d’Apollo et Tehem. Elles racontent avec humour la libération de l’ile de la Réunion en 1942, dans l’œil de deux jeunes lycéens autoproclamés Groupe Réunionnais Révolutionnaire, en classe avec Raymond Barre et Jacques Vergès.

Jeux

Assez réticent d’abord à l’idée d’acheter un jeu auquel on ne joue qu’une seule fois, a fortiori quand ce jeu nécessite l’installation d’une application dédiée sur téléphone portable, je dois dire que j’ai finalement apprécié les quelques séances où l’on m’a donné l’opportunité de jouer à Unlock!.

Paléo est un jeu de stratégie coopératif assez efficace et pas trop difficile dans les premiers niveaux. Il s’agit de survivre, tout simplement, assez longtemps pour peindre un mammouth sur le mur de sa caverne, sans mourir de faim ou sous les assauts des bestioles de toute sorte, en construisant les outils nécessaires pour achever la mission.

The Crew est aussi un jeu coopératif dont le mécanisme de pli est simplement calqué sur le tarot. Mais il s’agit ici non de récolter un maximum de points mais de récupérer certaines cartes connues d’avance, éventuellement dans un ordre prédéfini, avec des contraintes qui s’intensifient au fur et à mesure des 50 niveaux de jeu.

Penny Papers est une aventurière qui sert de cadre narratif à plusieurs jeux dits Roll and Write, littéralement « lance (les dés) et écris ». Chaque joueur a une grille à remplir avec les valeurs indiquées par les dés, et on compare les scores obtenus par chacun lorsque les cases sont toutes occupées. Dans The Temple of Apikhabou, des momies peuvent survenir et doivent être vaincues par un 9.

Demeter est quant à lui un Flip and Write, dans lequel le hasard est assuré non par des dés mais par des cartes à retourner. Avec une combinatoire assez riche, il s’agit de découvrir des dinosaures à l’aide de postes d’observations.