Le virus

Fermeture
d’après L’Horloge de Beaudelaire.

Corona ! Dieu sinistre, effrayant, invisible
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !
Couronné que je suis, moi des virus le roi,
Je détruis ta santé, petit humain sensible.

Privé de liberté, tu verras l’horizon
Réduit au kilomètre, ont dit tes ministères.
Sous le coup de la loi, il faut que tu te terres
Et jouisses du printemps du fond de ton salon.

Trois mille six cent fois par heure, les nouvelles
Chuchotent : Souviens toi ! Fais bien attention
À rédiger dûment ton attestation
Et dès qu’il est mouillé, ton masque renouvelles.

Remember ! Souviens-toi ! Prodigue ! Esto memor !
(Mon terrible ADN parle toutes les langues!)
Les semaines, mortel folâtre, sont des gangues
Qui te pétrifieront le neurone et le corps !

Souviens-toi qu’il est temps de te coudre un beau masque
De te laver les mains, à tout coup, c’est la loi.
Le PIB décroît, au travail, souviens toi !
De gel désinfectant, il te faut une flasque.

Tantôt sonnera l’heure où sur le boulevard,
Mêlé à tes voisins, tu lèveras ton verre
Au bonheur retrouvé d’un échange éphémère,
Et je te dirai : tousse, idiot ! il est trop tard ! »