Poème

Le Printemps, c’est d’abord et avant tout le prêt-à-porter de luxe qui s’étale à Lille tout près de la Bourse à la manière d’un gros serpent mais pas que ! Et ce serait desservir les bon bougres printaniers que de ne parler que du lillois, quand l’enseigne compte près d’une vingtaine de comptoirs en France, mais je m’égare. Bien sûr on peut entendre que, lePrintemps, derrière toutes ces questions de lifestyle, de streetfashion, est certes la marée rythmée quaternaire qui vient frapper nos côtes hémisphériques en déposant par gerbes d’écume les hirondelles vers mars ! Les reprenant fin août début septembre ! Et de nous écrier : « Oh les beaux jours ! ». De mémoire d’homme, de mémoire de femme, les hirondelles voyagent avec les soldes, et ce sans exception.

Le Printemps est vaniteux et c’est pour cette raison qu’il prend toujours une équinoxe au réveil et une majuscule. C’est également pour ça que le Printemps aime les soldes. J’ai parlé des hirondelles et je ne m’attarderais pas sur le volatile, mais tout de même. Il faut bien être un oiseau de printemps pour s’habiller en Prada. Avec son vol particulier, l’hirondelle n’aime pas les queues de pie, et on la comprend. À bicyclette, elle n’aime pas non plus les queues de poisson. En fait, il peut être agaçant, le hideux volatile. C’est vrai quoi, il est le printemps personnifié. Il suffit de voir la symbolique : chance, renouveau, fertilité, bonheur. C’est d’un romantique. Ironie du sort, l’oiseau de la liberté vole dès l’approche des soldes. Étonnant, non ?

On compte l’âge en Printemps. Ce qui est rigolo, c’est que le Printemps, qui compte 19 boutiques Printemps compte en réalité 155 Printemps, et il va sur son 156ème. Quand on a de si beaux bébés, on peut se targuer de rendre jalouses les cigognes. Mais je m’égare.

Alors j’ai vérifié, au Printemps en France, et je ne parle pas de néolibéralisme mais, on fête deux choses : la poésie et les Bourges. Je ne suis pas complotiste, mais la coïncidence est grosse quand même. On n’me la fait pas à moi ! Non pas que Bourges me soit particulièrement chère, mais, c’est tout de même drôle de célébrer le Printemps à Bourges, qui ressemble fort à « bourgeon ». Tout le monde a compris la réf. Bref, en tout cas je peux faire plein de calembours. Non pas que j’aime moins la poésie que la bourgeoisie, encore que, ça se discute.

Tout le Printemps que je connais, je l’ai laissé ici.